Canon d'autel
Objets
Karel van Mallery
Canon d'autel
Karel van Mallery
Salle 1
Karel van Mallery (1571-1635 ?)

Estampe coloriée ; montée sur carton dans un decor de fleurs aquarellée

30 x 24 cm

Ni signé ni daté

2020.5.001

© RMN-Grand Palais (musée de Port-Royal des Champs) / Franck Raux

Karel van Mallery

Canon d'autel

Description

Le Canon d’autel, apparu dans la période post-tridentine, se compose généralement de trois volets comportant les principales prières de la messe : le prologue de Jean à gauche, les prières pour la bénédiction de l’eau à droite. La partie centrale le Gloria, le Munda cor meum récité avant l'Évangile, le Credo, le Suscipe, et les prières de consécration. Cette partie du canon contient généralement une image de la Crucifixion ; à Port-Royal, elle est remplacée par cette représentation de la Résurrection du Christ, signée C. [Karel van] de Mallery (1571-1635 ?). Elle est collée sur une feuille comportant un décor de fleurs aquarellées, peut-être XVIIe siècle, peut-être ajoutée par le chapelain de Port-Royal vers 1792. Comme de très nombreux objets provenant de Port-Royal des Champs, cette estampe montée comporte un historique, reporté au revers à la fin du XVIIIe siècle : « Ce tableau vient d’un canon d’autel de Port-Royal des Champs qui [fut] longtems dans cette maison et qui a été rapporté lors de la destruction à Paris et donné au sacristain qui l’a fait encadré. C’est lui qui les a [donné] à Mlles Pelart le 27 mars 1793. »

Cette mention laisse supposer que le canon d’autel de Port-Royal des Champs a probablement fait partie de l’envoi des objets liturgiques, reliques et peinture vers Port-Royal de Paris en novembre 1709. On comprend qu’il a été pris par le dernier sacristain de Port-Royal de Paris, entre juin 1791 (loi Le Chapelier) et la dispersion des religieuses en septembre 1792. Dans le montage qu’il a réalisé probablement dans cette période, il ne conserve que la gravure qu’il monte dans une baguette de bois dorée très proche de celles utilisées pour les quinze gouaches sur vélin d’après Horthemels représentant plusieurs vues du monastère des Champs et de la vie communautaire (musée de Port-Royal).

L’objet passe entre les mains de deux personnalités importantes de l’histoire du jansénisme sous la révolution et au début du XIXe siècle, Marie-Thérèse Pelart (1749-1832) et sa sœur Marie-Henriette (1753-1827), filles de Pierre-Philippe (ca 1723-1783), contrôleur des rentes, et nièces d’Henri Pelart ( ?-1784), chanoine d’Auxerre appelant. Parmi les objets reliques fabriqués par les sœurs Pelart ou dans leur entourage proche figurent notamment : un grand reliquaire XVIIe siècle, deux grandes écuelles provenant de l’infirmerie (Société de Port-Royal, déposé au musée de Port-Royal) ou le tableau reprenant les vues de l’abbaye d’après Madeleine Horthemels dans de grands cartouches (Versailles, musée Lambinet). L’historique, systématiquement noté au revers, fonctionne comme un « authentique ».

© Musée de Port-Royal des Champs

Historique

Donné par le dernier sacristain de Port-Royal de Paris à  Marie-Thérèse et Marie-Henriette Pelart entre 1790 et 1792 ; Paris, vente, Arts et Antiquités, 12 mai 2020 ; acquis par un collectionneur ; acquis par l'Etat auprès de ce collectionneur.

Sources et Bibliographie

Expositions